Soutenance publique de thèse de doctorat de Marc-Edouard Schultheiss
– dirigée par Prof. Vincent Kaufmann au Laboratoire de Sociologie Urbaine (EPFL) – (spoiler) examen oral réussi en mai 2023
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<h3><center>"Les résistances au changement dans les pratiques de mobilité"</center></h3>
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📍Campus EPFL
👨🏻💻 17:15 - 18:15
Conférence sur ma thèse vulgarisée, en français.
🧑🏻🎓 18:15 - 18:45
Remise officielle du diplôme et serrage de main.
🍻 18:45 - ..:..
A-pé-ro
Inscription à la soutenance publique
Résistance au changement, pratiques de mobilité, choix modal, sociologie computationnelle, régime de justification, pathologie urbaine, micro-social, incertitude, système automobile, domination.
Le discours social entourant l'urgence climatique infuse progressivement la société, se transformant en injonctions à changer. Pourtant, la société – ancrée dans une contingence territoriale, sociale et culturelle – semble résister aux transformations comportementales et institutionnelles nécessaires. Dans un contexte où le système automobile est dominant dans les modes de vie, l’espace public et parmi les autres modes de transport, nous proposons d'étudier quelles sont les résistances au changement dans les comportements de déplacement urbain et les pratiques de mobilité quotidienne.
En utilisant des sources de données de différentes portées, et en adoptant une approche scientifique interdisciplinaire (sociologie urbaine computationnelle), nous avons principalement étudié comment les dynamiques sociales liées à la construction du foyer, les modes de vie, les pratiques modales, les politiques publiques ou les transports en commun se traduisent en résistances multi-scalaires dans les pratiques de mobilité. Nos travaux permettent d’identifier trois niveaux de résistance:
Les résistances au changement d’ordre micro-sociales naissent dans la légitimation de la vie ordinaire, de systèmes de valeurs axiologiques, de normes sociales, de préférences, de perception, de pratiques socio-spatiales routinières, et d’incorporations plurielles. Elles sont révélées par une capacité à opérer des transferts de ressources entre capital culturel, économique, symbolique, social, et de mobilité.
Les résistances d’ordre macro-sociales apparaissent à une échelle socio-spatiale plus large que celle du ménage, à savoir le quartier, le réseau de soutien, la ville, l’administration ou l’institution. Elles se révèlent dans la désorganisation des réseaux socio-techniques, du pouvoir, et des territoires; ou encore dans la stabilité des représentations collectives.
Les résistances latentes sont le produit des rapports conflictuels entre les différents modes de légitimité de chacun de ces niveaux. Elles sont le résultat d’effets dérivés et systémiques, et d’une dualité entre action et structure.
Comme résultat intermédiaire, la thèse est constituée de cinq articles scientifiques publiables ou publiés. Comme résultat général, nous introduisons le nouveau concept de régimes de résistance. Ce concept permet de se détacher de l’acception classique et multi-scalaire des résistances qui ne sont pas en opposition ni hiérarchiques, mais interconnectées dans la vie ordinaire de l'homosociologicus. Il permet aussi de situer l'agent dans un contexte socio-territorial et une biographie ; et de rassembler les logiques de justification (contradictoires ou non) mobilisées par l'agent pour légitimer ses pratiques de mobilité tout en donnant un sens aux ajustements réciproques entre les agents et les structures sociales.
Ce projet réaffirme l'importance des sciences sociales pour accompagner la transition durable, en particulier dans les pratiques de mobilité; et se distancie de l’optimiste technicisme des transitions urbaines “durables” telles qu’on les connait.